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Insémination intra-utérine par endoscopie bouledogue français

Peut on faire une 4ème portée à sa chienne ? Que penser des saillies par insémination ? Quels sont les risques ?.... Tant de questions que l'on peut se poser lorsque l'on veut reproduire sa chienne. Voici l'histoire de Mimi.

J'avais envisagé m'arrêter à 3 portées pour elle. Toutefois, comme elle met bas naturellement (pas de césarienne), qu'elle est en pleine forme et qu'il n'y a jamais eu de complications, que cette une bonne mère, je m'autorise une 4ème portée avec l'avis du vétérinaire bien entendu (en particulier petit visu sur la dernière radio qui montre un peu d'arthrose mais pas d'autres lésions du dos). 
Peut être trouver mon bonheur dans cette portée qui prendrait la relève.

La véto valide mais en insistant que la saillie soit faite par insémination et comme un bon petit soldat j'obtempère. Au cours de la 3ème portée, la miss s'était blessée. L'insémination éviterait donc toute lésion par le mâle lors du chevauchement.

Petit aparté sur le nombre de portées acceptées par la SCC pour une chienne :

Depuis le 1er janvier 2020, la Société Centrale Canine a modifié quelques peu ses règles et n'accepte plus :

  • les saillies avant l'âge de 15 mois
  • plus de 8 portées pour une chienne
  • les saillies sur les chiennes de plus de 9 ans révolus. 

Il est par ailleurs recommandé de ne pas faire plus de 3 portées en 24 mois. Ce sont donc les règles de la SCC qui si elles ne sont pas respectées refusera les déclarations de saillie ou de portée au lof.

Pour des chiennes qui ne mettent bas que par césarienne, 3 portées sont le maximum.

Choix de l'inséminateur

J'ai eu un peu de mal à trouver une clinique vétérinaire qui pratiquait les inséminations à proximité de la maison. Je cherchais plutôt une insémination simple (vaginale) mais je n'ai pas trouvé une clinique qui le proposait autour de chez moi.

Aussi je me suis tournée vers la clinique où je m'étais rendue pour la césarienne de Moon en urgence en 2020, qui a un service reproduction  : Anirepro, une société composée de vétérinaires spécialistes de la repro et qui est présente quelques jours par semaine dans cette clinique. Elle ne pratique que les inséminations intra utérines, je ne le savais pas encore lors de la prise de contact.

Les chaleurs arrivent et la docteure Repro me demande de lui envoyer les résultats des dosages de progestérone. La clinique est à 25km de la maison et c'est quand même plus écono-écologique de pratiquer ainsi.

Dosage de progestérone

Début des chaleurs 14 aout 2022

Ma clinique propose désormais les tests de progestérones (sur machine IDDEX) ce qui est plus fiable que les bandelettes utilisées auparavant pour Moon ou Olympe.

Le mâle choisi est un bébé de Moon Ralf dit Roméo, il a eu deux ans en mars. Sa propriétaire m'avait sollicitée plusieurs fois pour saillir et j'ai choisi la facilité en acceptant connaissant son pédigree. Moon aurait été grand-mère d'un bébé de Mimi. Roméo a passé 6 jours à la maison pendant que ses maitres partait en vacances.

  • Lundi 22 aout 1ère prise de sang pour taux de progesterone : 1.2ng
  • Mercredi 24 aout 2ère prise de sang pour taux de progestérone : 5.6ng
  • Vendredi 26 aout rendez vous à la clinique avec le mâle pour faire l'insémination par endoscopie. 
Cela m'a paru très sérieux et voici comment cela se passe :

  • Examen des carnets de santé des futurs parents, contrôle de la puce et de la carte d'identification
  • Consultation : examen complet et interrogatoire sur le passif de Mimi
  • Prise de sang pour analyse du taux de progestérone, voir s'il n'y a pas d'effet plateau. Le taux était à 24ng ce qui est idéal pour l'insémination. 
  • Frottis vaginal pour voir si pas d'infection : au microscope on voit bien les cellules épithéliales mais pas de cochonneries.
  • Echographie de l'utérus et ovaire pour voir si pas de kystes, ou du liquide, voir s'il y a bien des corps jaunes. Tout est ok à ce moment là.
  • On procède alors au prélèvement du sperme. La docteure prélève en trois fois, le 1er jet est le moins propre, un second qui est celui normalement le plus concentré et un troisième jet. Analyse au microscope, on voit bien les petites bébêtes qui gigottent. Le prélèvement est moindre, il n'y a pas énormément de spermatozoïdes mais suffisamment pour féconder les ovules. 
  • Nous allons dans une salle stérile avec ma princesse. C'est une insémination par endoscopie, une sonde stérile avec caméra. Tout me semble se dérouler très bien, la docteure injecte le sperme directement dans l'utérus, et aussi une partie dans le vagin. Mimi n'a pas bougé d'un poil.
  • Une fois la sonde retirée, l'assistante vétérinaire stimule le vagin pour provoquer des contractions (simulant une saillie naturelle).

Puis les problèmes commencent suite à l'insémination intra utérine

Tableau de bord des évènements

31 août - Après l'insémination, Mimi a eu quelques pertes sanguines limpides non odorantes. Comme le problème persiste quelques jours, je contacte la docteure qui m'indique que ce n'est pas inquiétant. Toutefois, comme on est en période de dioestrus, il faut faire attention aux métrites. Donc surveillance température, état général etc. 

Les pertes de sang disparaissent laissant place à quelques leucorrhées. Elles ne sont pas quotidiennes. Des pertes arrivent parfois après une saillie naturelle. Mimi est en forme, je ne suis pas extrêmement inquiète.

6 Septembre - des pertes jaunâtres épaisses font penser à une vaginite. Je fonce chez le véto qui constate les pertes et fait une échographie. Elle montre qu'il y a bien un œdème et une infection au niveau du col, bas de l'utérus. On part sur 8 jours d'antibiotiques Kesium et un contrôle à cette issue, prises de température quotidienne. Une infection réduit les chances de réussite de l'insémination mais on reste optimiste. 

8 septembre - mon véto après "avoir discuté" avec la docteure repro, me rappelle et m'indique que l'œdème se situe sur une corne utérine ainsi que quelques points d'infection, c'est pas bon signe et elle préconise une écho tous les 4 jours. 

9 septembre - le contrôle écho montre que l'oedème est encore là mais que l'infection semble résorbée. Pourtant, des pertes de pus dureront de façon très modérées jusqu'au dimanche 11 septembre matin.

Je comprends que c'est l'insémination qui est responsable de l'infection sur un utérus un peu plus épais et plus réactif. A priori, sur une chienne âgée, les pyomètres seraient plus fréquents. Je suis dégoutée et je regrette avoir agit comme un bon petit soldat en respectant les consignes et en pensant qu'une insémination par endoscopie par une société spécialiste en repro, serait la meilleure option pour ma chienne que je lui confiais en toute sécurité. Loin de penser qu'elle pourrait être réactive à la sonde ou au sperme du mâle ou je ne sais quel germe qui aurait pu affecter l'utérus.

Alors ma grande question est Pourquoi ne pas m'avoir fait connaître les risques avant l'opération ? Pour que je passe au tiroir caisse, et que tant pis pour la chienne ???

12 septembre - encore quelques pertes de pus mais plus blanches mêlées à de la glaire cervicale.

13 septembre - nouveau contrôle écho. Il est cette fois défavorable et la véto commence les injections d'alizine qui permettrait de nettoyer l'utérus. Je suis prévenue que ce n'est pas efficace à 100% surtout sur une chienne dont l'utérus a du vécu. A cet instant, je ne suis pas encore certaine de vouloir faire saillir aux prochaines chaleurs.

Deux possibilités :

  • Injection d'Alizine après échographie 4 fois. Si cela ne fonctionne pas Ablation utérus.
  • Ablation de l'utérus
On fait la première injection.
A mon retour, je fais le calcul :
- l'angoisse, chaque jour, que l'infection ne guérisse pas mettant en péril la vie de Mimi.
- le coût de tout ce qui a été fait jusqu'ici. Taux de progestérone + Saillie (rémunération des maîtres du mâle) + forfait insémination on frôle les 1000 euros + consultation, traitement antibio, échos.... pas encore réglés.

Pour la santé de Mimi, il me semble plus raisonnable d'arrêter là. Plus de bébés. Cette portée aurait été l'occasion de garder peut être une fille de Mimi et petite fille de Moon (puisque maman de Roméo). C'est assez éprouvant, et je dois en faire maintenant le deuil.

16 septembre - Mon bébé passe sur le billard. Notre vétérinaire en compagnie d'Aude son assistante opère, tout se passe bien. Mimi a la chance d'être bien entourée, je ne me suis même pas inquiétée, je savais qu'elle était entre de bonnes mains.
L'utérus n'était pas très joli, cela ne me réjouit pas pour autant. Tout ce gâchis...

18 septembre - Mimi se remet tranquillement. Elle retrouve sa vitalité petit à petit mais pas encore son appétit.

19 septembre - Mimi tremble. J'arrive à lui faire avaler un peu de pâté, elle ne veut toujours pas de croquettes. Un petit tour au jardin pour ses besoins : elle a toujours des difficultés à déféquer. Ce qui m'inquiète guère pour avoir subit une césarienne et la douleur que cela peut engendrer. A ce moment-là, elle semble avoir mal au ventre, d'où surement les tremblements. Mon allié, le spafon 80mg que je donne pour moitié. Elle semble aller mieux.

20 septembre - Mimi n'est pas au top de sa forme. Pas de fièvre. Elle mange un peu de croquettes gastro-intestinales avec de la pâté mais toujours à la main. Les selles ne sont pas top. Le RDV de contrôle véto est avancé à 14h30. Une petite prise de sang indique que tous les paramètres sont bons. Je craignais que l'infection ait atteint un autre organe. Son abdomen est souple. Toutefois, au niveau de sa plaie c'est très tendu, très dur. Le muscle doit la faire souffrir. La vétérinaire qui l'a opérée m'indique qu'elle était très musclée, comme un berger allemand... Pas étonnant que cela la fasse souffrir. Rien à faire de plus que les anti-inflammatoires.

Fin de la mésaventure

A ce jour, 30 septembre, ma Mimi va mieux. Elle a retrouvé son appétit, elle est joueuse et demandeuse. Les fils ont été retirés. Elle commence à reprendre goût au quotidien et prendre goût à sa retraite !!
Je me dis aussi qu'aujourd'hui, on aurait pu voir un petit bidou s'annoncer et je me serais préparée pour accueillir ses futurs minis-Mimi. 2022 sera une année sans mini-boules.
J'avais écrit, quelques jours auparavant, un petit mot à Madame Docteure Repro pour lui faire part de ma colère. Je n'avais plus de ses nouvelles depuis l'annonce de l'infection.
Elle m'a répondu et j'avais mal compris ce que mes vétos m'avaient expliqué précédemment. 
Elle m'a indiqué que lors de TCI (insémination intra-utérine sous endoscopie), les vétos utilisaient un cathéter souple et stérile, à usage unique, pour rentrer dans l’utérus (je l'ai vu de mes propres yeux, quand j'ai assisté à l'endoscopie). Il ne provoque aucune lésion de l’utérus. En revanche, la semence, elle, est la même, que l’on choisisse la saillie naturelle, l’insémination intra-vaginale ou l’insémination intra-utérine. Suite à une saillie naturelle ou une insémination vaginale, elle arrive très rapidement dans l’utérus également et provoque, de façon physiologique, une réaction de l’utérus. La semence en elle-même, est un corps étranger pour l’organisme qui est, bien sûr dans la majorité des cas, bien toléré grâce aux mécanismes de défense de l’appareil reproducteur. 

Conclusion, ce n'est pas l'insémination même qui aurait été fatale mais bien la semence du mâle qui aurait été à l'origine de l'infection. Certainement qu'en intra-vaginal, le fameux mécanisme de défense de l'appareil reproducteur, aurait fait un premier tri. Mais avec des si...

Commentaires

  1. Hello de Tatiana&Reiko depuis Nancy!
    Des fois, on se demande si mettre autant d'énergie, d'argent dans un tel processus (éprouvant pour elle comme pour toi) en vaut la chandelle. On refait le match, mais finalement le principal est que la miss soit en forme :)

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    Réponses
    1. Hello Tatiana et Reiko ! j'espère que vous allez bien. l'acte en lui même n'a rien d'éprouvant, c'est la suite qui a mal tourné. L'issue aurait été surement la même "en naturel". Mais voilà, il fallait faire un choix, et l'on suit l'avis des vétérinaires pour le bien être de l'animal

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